A croire que les médias internationaux ne peuvent plus se passer de lui. Ce n’est pourtant pas la première fois que Kim Jong-un disparaît du radar. En mars 2013, les Nord-coréens ne l’ont pas vu sur le petit écran pendant 21 jours. Même chose en juin 2012, et encore l’année dernière pendant plus deux semaines. La propagande le répète à longueur de manchettes, les dirigeants nord-coréens consacrent leur vie au peuple. On comprend que devant un tel martèlement, il soit difficile de les retrouver au milieu du journal, allonger sur un transat à la plage ou entrain de faire du pédalo sur un lac de montagne. Une image impossible d'autant que les enquêteurs de Closer et de Voici ne sont pas prêts d'avoir un bureau en Corée du Nord. Ces « évanouissements publics » sont donc remarqués, car ils restent relativement rares. Comme son père et son grand père, Kim Jong-un passe en effet sa vie en Une des médias officiels, entouré par une grappe d’officiers, calepins à la main, qui prennent en note scrupuleusement la parole divine.

Impossible de se passer des Kim, c’est d’ailleurs ce que ressasse la propagande. Nous l’avions déjà signalé sur ce blog... La Corée du Nord, c’est à la fois le buzz et l’argent du buzz. Et évidemment, nous ne sommes pas au-dessus du lot en la matière. Nous aussi nous avons fait la liste des « hypothèses-rumeurs » et multiplié les conditionnels au sujet de la mystérieuse "disparition" sur RFI.  Que le « commandant suprême » soit victime d’une purge ou décédé, nous paraissait toutefois peu probable. D'abord parce que des journalistes étrangers sont régulièrement invités à Pyongyang, encore récemment, pour y découvrir les équipements sportifs dernier cri, les nouveaux quartiers de la capitale nord-coréenne ou encore les dernières fusées du régime. Ensuite, parce que que les médias chinois n'ont montré aucun signe de fébrilité vis à vis du voisin nord-coréen.

Pourquoi Kim Jong-un manque t-il autant aux médias internationaux s’interrogent ce mardi nos confrères de Forbes ? La réponse tient en partie à la fragilité de la succession. Une absence prolongée du chef risquerait d’entrainer une crise de régime, même si les choses sont peut-être plus complexes qu’elles n'y paraissent. A lire à ce sujet, le come back de la tante Kim Yong-hui. Sauf qu'en attendant, c'est bien Kim Jong-un le retour ! On apprend via le NkNews.org que l’image du jeune homme à la canne a été diffusée pour la première fois à quatre heures ce matin, heure de Corée, par KCNA. L'agence a évoqué une visite de Kim Jong-un dans une nouvelle zone résidentielle pour scientifiques. Sur une autre image publiée par le quotidien du travail, Kim est assis et toujours entouré de ses preneurs de notes. 

La seule chose qui change au fond sur la photo, c’est donc l’apparition de cette béquille, semblant indiquer que l’hypothèse du pépin de santé était la bonne. Mais après tout peu importe, en Corée du Nord comme en Chine, ce qui compte ce n'est pas le plein, mais le vide sur la photo officielle. L’absence du leader étant perçue comme une fragilité dans un pays ancré dans ses certitudes et qui semble s'opposer à toutes formes de changement. Une fragilité autant redoutée, qu'espérée par certains. 

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