Chine : Nouvel an lunaire, pétards et pollution

C’est un « petit » indice de pollution qui a réveillé les Pékinois ce matin. Petit étant ici évidemment une façon de parler, sachant qu'un taux de 160 microgrammes de fines particules par mètre cube équivaut à trois fois le seuil critique de l’organisation mondiale de la santé. Le bureau de la météo de Pékin y voit en tous cas un motif de réjouissances. Les autorités disent avoir évité « l’Airpocalypse » constaté encore l’année dernière avec un index de pollution approchant les 500. Et cela grâce à une nouvelle campagne de prévention contre les feux d’artifices. Pourvu que ça dure...  Ce soir, la capitale chinoise était de nouveau plongée dans le brouillard

Nous on aime bien les pétards au bureau de RFI à Pékin. La tradition est bon enfant et, encore hier soir; nous arpentions les avenues glacées et en grande partie désertes de la capitale chinoise en raison des vacances de la « fête du printemps », simplement pour s'associer à ce plaisir gamin de la poudre qui  "chasse les démons". Une manière aussi de célébrer l’entrée dans l’année du cheval avec des Pékinois âgés de 7 à 77 ans, heureux de courir les trottoirs avec des cartons de pétards sous le bras et d’offrir leurs bouquets d’artifices à la nuit sans étoile. Problème : Cette tradition très chinoise a aussi des conséquences environnementales. Elle apporte une dose supplémentaire de particules de moins de 2,5 microns dans l’atmosphère déjà fortement embrumée de la cité des empereurs. De la fumée qui s’ajoute à celle des voitures, des barbecues et des centrales à charbon.

 
 
Du coup, les autorités se sont mises en pétard. La campagne de prévention cette année a été placardée sur tous les abris bus, les panneaux d’affichages en ville et même sur les écrans des métros racontions nous toute à l’heure dans l’émission Appels sur l’Actualité sur RFI. Les pétards, c’est donc désormais avec modération affirment les autorités chinoises. Et pour ceux qui ne lisent pas les affiches, le bureau municipal des feux d’artifices et des pétards (si, si ça existe) menace de couper la mèche. Si jamais l’alerte orange est déclenchée, autrement dit si le bureau de la météo annonce un indice de pollution dépassant 300 microgrammes de micro particules 2,5 pas mètre cube pendant 24 heures, ou 200 microgrammes pendant 72 heures, des policiers seront chargés de confisquer les explosifs. La peur du gendarme n’a toutefois pas permis jusqu'à présent de chasser le brouillard. Dans près de 70 métropoles chinoises ce vendredi soir, la pollution est considéré comme « sérieuse ». A Pékin, l’indice de pollution a même dépassé les 200 dans la soirée. Rendez-vous dans... 72 heures.
 
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Actualisation du billet :

Et 72 heures plus tard, le ciel est bleu à Pékin...

 

 Shangaiist 06.02.2014 1300 microbes ont été découverts dans le brouillard de Pékin

 

 

 

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2 Comments

C'est une fête populaire et vraiment bon enfant. Je suis très fan du réveillon chinois et des pétards, même si d'ailleurs la folie des artifices est considérée de plus en plus comme ringarde par les urbains aisés. Je rêve de passer un chunjié dans le Hubei ;-)

Du moment queque je peux utiliser chaque année à la même périodes mes fouets à pétard tournoyant et mes bombes dqui font un bruit d obus , sans oublier les chapelets de 2 m :-) ceci dit , hier , dans mon petit village du hubei, on y voyait pas à 10 mètre à cause de tout ça..haha