Un bouquet de fleurs de printemps sur fond rouge, un titre en jaune -« 7e congrès du Parti du travail de Corée »-, et deux gros caractères verts : « Kyong Chuk » -expression utilisée de manière solennelle pour transmettre ses « félicitations » lors des grandes occasions en Corée-. L’affiche dévoilée par l’agence sud-coréenne Yonhap ce mardi, fait partie des nombreux signes avant-coureurs de ce plénum des représentants du parti unique fondé par Kim Il-sung en 1946. Hier, lundi 18 avril, une première réunion des représentants du PTC s’est tenue au niveau local dans la province de Pyongan du nord, neuf autres devraient suivre avant l'ouverture du congrès selon le quotidien Agu. 

Marteau, faucille et pinceau

Les tours opérators qui rentrent de Corée du Nord font également état de ces préparatifs et notamment de la mobilisation des citoyens comme en témoigne la vidéo d’une cohorte chantante diffusée par l’agence JeunesPionniers sur son comte Instagram. Le marteau de l’ouvrier, la faucille du paysan et le pinceau du calligraphe, autrement dit le logo du Parti du travail de Corée revient plus souvent encore qu'à l'habitude dans les médias. Nos confrères du NKNews ont fait les comptes : Le terme « congrès » a ainsi été mentionné à 741 reprises par les sites anglophones de la presse officielle nord-coréenne depuis le début de cette année. Concernant les célébrations notamment à la veille du congrès, les observateurs du NKNews évoquent des marches aux flambeaux à la nuit tombée, la flamme étant l'un des emblèmes des mouvements de jeunesse en Corée du Nord.

Réformes économiques

En 1980, le 6e Congrès avait offert à Kim Jong-il une tribune pour prendre la suite officielle de son père. Cette fois encore, le 7e Congrès devrait permettre à Kim Jong-un de solidifier son pouvoir en s’incarnant comme le digne successeur de son grand-père, à qui il ressemble d’ailleurs physiquement. Une occasion aussi selon certains analystes d’annoncer les réformes nécessaires à la relance de l’économie, en transformant progressivement le pays sur le modèle chinois. Une manière peut-être enfin pour l’actuel dirigeant de marquer sa différence avec la politique du « Songun » chère à son père Kim Jong-il et donc de prendre ses distances avec cette doctrine prônant la supériorité des militaires sur toute chose. Ce qui n'empêche pas de garder la main sur la troupe, le Parti ayant nommé Kim jong-un représentant des armées le 14 avril dernier.

Sanctions de l'ONU

En attendant, les diplomates nord-coréens semblent avoir des difficultés à dresser la liste des invités. A en croire les services de renseignements sud-coréens, l’évènement serait prévu pour le 7 mai prochain. Or pour l’instant, aucune date n’a été avancée par Pyongyang. On ne sait pas non plus quels pays seront représentés. Il y a 36 ans, 177 délégations venues de 118 pays étaient de la partie, dont le vice-président chinois Li Xiannian, le président guinéen Ahmed Séoul Touré, et Robert Mugabe alors premier ministre du Zimbabwe. Suite à l'essai nucléaire nord-coréen de janvier dernier, l'ONU a adopté de nouvelles sanctions visant à isoler d'avantage Pyongyang de la communauté internationale. Ce qui visiblement ne suffit pas à décourager un régime qui a fait de l’arme atomique une question de survie. Un nouvel essai nucléaire souterrain comme de nouveaux tests de missiles balistiques pourraient ainsi intervenir avant la tenue du 7e congrès. 

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28.04.2016 SinoMondialeblog La Chine et le Congrès du Parti du travail Nord-Coréen