MERS en Corée du Sud : Park Geun-hye « Madame, je ne sais pas ».

« Tout va très bien madame la Marquise ». L'air est à la mode en Corée du Sud en ce début d’été, alors que les autorités viennent d’annoncer deux décès supplémentaires dus au coronavirus MERS. Le Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient a déjà tué neuf personnes. Treize nouveaux cas de contamination ont été recensés, ce qui porte à 108 le nombre total de personnes infectées. L’épidémie a déclenché le doute et la colère au sein d’une partie de l’opinion, et sur les réseaux sociaux, la présidente Park Geun-hye est devenue « Madame je ne sais pas ».

Capture écran Todayhumor

Park Geun-hye a finalement annulé sa visite aux Etats-Unis prévue pour le 14 juin prochain. Le Chef de l’Etat a cédé à la pression de l’opinion qui tempête contre les autorités sanitaires accusées d’avoir trop tardé à réagir devant l’épidémie de coronavirus, depuis le premier diagnostic réalisé le 20 mai dernier sur un homme revenant d’Arabie Saoudite et d’autres pays du Golfe.


Parmi les cibles des internautes, la présidente Park Geun-hye se voit reprocher une trop grande distance quant à la gestion de la crise. Selon le journal Kukmin, tout a commencé par une petite phrase prononcée lors d’une réunion avec le gouvernement le 1er juin. « Le coronavirus est une nouvelle épidémie sérieuse aurait alors affirmé Mme Park. La première réaction est très importante, mais dans le cas présent la première réaction n’a pas été suffisante ».


La présidente ne se sent jamais responsable des problèmes qui surviennent affirment les commentaires, et c’était déjà le cas devant la lenteur des secours lors du naufrage d’un ferry transportant des élèves il y a un an.


« Corps Astral »


Cette prise de distance dans le langage vis-à-vis du gouvernement et des institutions évoque pour les internautes le « corps astral » (« youcheytal ») des chamans en Corée. Une enveloppe qui se détacherait du corps et permettrait à la reine Park de flotter au dessus de la mêlée.


Pour illustrer ce phénomène, une autre expression a fleuri sur les réseaux sociaux sud-coréens ces derniers jours : « Ah, je ne sais pas » ! Les caractères associés donnent le mot « Amoulang » venu du coréen « molla » - « ne pas savoir ».


Une manière, là encore, de tourner en dérision la prise de distance supposée du Chef de l’Etat. La présidente « Amoulang » parle toujours à la troisième personne, la présidente « Amoulang » se tient au-dessus de l’épidémie, la présidente « Amoulang » n’assume pas ses responsabilités.


En attendant, les autorités affirment que la transmission du virus reste pour l’instant cantonnée aux hôpitaux. L’Organisation Mondiale de la Santé a de son côté estimé mardi que les mesures nécessaires avaient été prises pour endiguer le virus.      

 

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