C'est la saison des bouchons et des camps de base plein à craquer dans l'Himalaya. Depuis samedi matin, les grimpeurs de l'Everest ont été parmi les premiers à raconter la violence du séisme qui a frappé le cœur du Népal. « Quand vous grimpez l'Everest, vous rencontrez très souvent des avalanches a ainsi affirmé au New York Times, l'himalayiste britannique Nick Talbot. Mais là, c'était comme un tsunami. J'ai vu ce mur de glace et de neige arriver sur nous ». Des récits qui laissent imaginer l'ampleur de la catastrophe pour les populations rurales, loin des micros et caméras.
Le toit du monde a tremblé au moins à vingt reprises samedi 25 avril. D'abord un séisme de 7,8 sur l'échelle de Richter, dont l'épicentre se situe à environ 80 kilomètres de Katmandou. Il était alors 11h41. Puis, 19 répliques (entre 4,2 et 6,6) qui vont encore faire trembler les montagnes, entraînant de nouvelles avalanches et de nouveaux glissements de terrain.
C'est le pire tremblement de terre dans la région depuis 1934. Les premières images de la catastrophe diffusées sur twitter sont venues de Katmandou, autrefois lieu de prédilection des hippies et aujourd'hui très prisée des touristes. La capitale népalaise est aujourd'hui en ruine. Des habitations, des hôtels, les neufs étages d'un magasin et la tour historique de dharahara se sont effondrés.
Contraste avec la poussière ocre des habitations détruites de la capitale népalaise, c'est un tsunami de neige et de glace qui semble tomber du ciel dans cette image signée Roberto Schmidt. Le photographe se trouvait alors au camps de base de l'Everest, « mère de l'univers » comme l'appellent les Népalais. Sa photo symbolise la force des éléments déchaînés : « J'ai vu arriver sur nous l'équivalent d'une tour blanche de 50 étages rapporte Foulsham à l'AFP. Ce spécialiste en biologie marine basé à Singapour en tremble encore : J'ai couru mais le mur blanc m'a couché sur le sol. Je me suis relevé, il m'a de nouveau poussé par terre. Je ne pouvais plus respirer, je pensais que j'étais mort. »
D'autres ont été sauvés grâce à un bol de soupe affirme Al Jazeera. L'Australien Rob Heymink, 57 ans, avait ainsi décidé de faire une pause et prendre une petite collation avant d'arriver au camp de base. Mais beaucoup n'ont pas eu cette chance et se trouvaient encore coincés en altitude dimanche. Des helicoptères tentent d'apporter cordes, piolets et vis à glace aux ascensionnistes prisonniers des éléments rapporte l'AFP.
Ces récits, encore une fois, ne doivent pas faire oublier les populations, et notamment les habitants des villages accrochés à flancs de montagnes. Ces communautés parfois très isolées sont les premières victimes des glissements de terrains affirme ce dimanche l'Union des géophysiciens américains. Pelles, planches, barres d'acier, souvent les mains nus, les Népalais retournent les décombres avec des moyens de fortune pour tenter de sauver les survivants.
Carte UN OCHA
« Au Népal, les gens s'entraident parce qu'ils savent que le gouvernement ne peut rien faire » confie l'un d'entre eux cité par le New York Times. Les autorités népalaises ont demandé l'aide de la communauté internationale. Les premiers à répondre étant les voisins chinois, indiens et pakistanais. Le séisme à déjà fait 2 000 morts, et les dommages matériels pourraient atteindre jusqu'à 50 % du PIB du Népal.
Le temps de la radio et ses formats sont parfois réducteurs pour raconter une région où tout change tout le temps.
Au travers de ce blog, je vous invite à partager mes rencontres, mes voyages et les 1000 petits riens qui font le quotidien, forcement subjectif, d’un passionné d'Asie.
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