Corée du Sud : Djihadiste par dépit amoureux ou par machisme ?

Tous les chemins mènent à la guerre sainte. C'est en tous cas ce qu'aimerait faire croire le groupe Etat islamique aux nouveaux convertis venus de tous les horizons. La Corée du Sud est inquiète. Un jeune homme de 18 ans pourrait être le premier Sud-coréen à rejoindre les rangs des djihadistes.

Voilà deux jours que l'agence sud-coréenne Yonhap a annoncé la disparition d'un jeune sud-coréen en Turquie. Tout laisse penser aujourd'hui que ce dernier a tenté de rejoindre les rangs du groupe Etat islamique affirme une nouvelle dépêche datée de ce mardi. Le jeune homme a quitté Séoul pour la Turquie le 8 janvier dernier. Deux jours plus tard, il se volatilisait non loin de la frontière syrienne dans une voiture immatriculée en Syrie. 

« Où est Hassan ? »

Pendant deux jours, la question est revenue de manière lancinante dans la bouche du jeune homme a expliqué le patron d'un hôtel de Kilis. Ce village turc se trouve non loin de la frontière Syrienne, c'est là que le voyageur venu de Corée a posé brièvement son bagage. Qui est "Hassan"  ? C'est « l'ami" (turc ?) avec lequel il était en contact avant de quitter la Corée du Sud. Un contact avec lequel il aurait échangé des SMS et des emails cryptés selon les médias sud-coréens.

Caméras de surveillance

Kilis est situé à 18 kilomètres d'un camps de réfugiés syriens. Le 10 janvier à 8 heures, le jeune homme quitte sa chambre. A 8 heures 25 un homme passe le prendre devant l'hôtel et l'emmène dans une voiture portant des plaques syriennes. Les diplomates sud-coréens ont récupéré la vidéo tournée par les caméras de surveillance de l'établissement. Ils perdent ensuite la trace des deux hommes aux abords de ce camps de réfugiés situé à 5 kilomètres seulement de la frontière.

Problème avec les filles

Le jeune homme était en difficultés scolaires. Il avait quitté l'école avant le lycée racontent encore les médias sud-coréens. Il avait aussi visiblement quelques soucis d'ordre sentimentaux et probablement dans ces relations avec les filles comme en témoignent les tweets de ce dernier publiés par le journal Kukmin. Dans ses derniers courts messages, le disparu tenait en effet des propos nostalgiques sur un ordre machiste et confucéen qui a longtemps dominé les esprits en Corée : « Même si la tendance de l'époque est à la discrimination des hommes, je hais les féministes ! » Avant d'ajouter : « Et donc j'aime l'ISIS » -Islamic State of Irak and Al-sham-. 

Evanoui à la frontière

Le djihad par dépit amoureux ou par machisme ? Pour l'instant il ne s'agit que de suppositions. Si le jeune homme s'est volatilisé à la frontière, Seoul  n'a pas confirmé formellement son passage en Syrie. Une disparition qui intervient alors que deux otages Japonais sont aujourd'hui menacés d'être exécuté par le groupe Etat Islamique, si Tokyo refuse de verser la rançon exigée. Les autorités sud-coréennes ont encore en mémoire la mort de deux évangélistes protestants enlevés en Afghanistan à l'été 2007. 

 

Actualisation du billet :

 

21.01.2015 The Hankyorey : Missing South Korean teen took a taxi near Syrian refugee camp

24.01.2015 Yonhap : Le Sud-coréen disparu en Turquie est entré en Syrie selon la police

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