Chine : Le militant écologiste Tan Zuoren sort de prison

Un double comité d’accueil attendait Tan Zuoren à sa sortie de prison ce matin . Condamné à 5 ans de détention pour « incitation à la subversion » en février 2010, l’écrivain écologiste était attendu par des amis et des militants des libertés, mais aussi par de nombreux policiers en uniforme et en civil selon des proches qui ont assisté à la scène. Preuve que le souvenir des morts du tremblement de terres du Sichuan en 2008 hante toujours les autorités chinoises.      

 
 
 
Il était un petit homme. Pirouette, cacahouète… Le pouvoir chinois a visiblement des problèmes avec les comptines, surtout quand elles disent vrai. Ce n’est pas le brouillard de pollution à Pékin, mais les écoles « tofu » (pâté de soja ou en carton comme vous voulez), qui ont valu 5 ans de prison a Tan Zuoren.
 
C’est lui, Tan Zuoren, qui a en effet osé réclamé l'impensable l'année des jeux olympiques à Pékin. Cet ancien rédacteur en chef du magasine Literati (文化人) a alors demandé, dans le silence étourdissant des médias officiels, l'ouverture d'une enquête sur les écoles effondrées du tremblement de terre qui a frappé le Sichuan en 2008. Le séisme a fait 90 000 morts, dont 5 000 enfants tués lors de l'éboulement des bâtiments scolaires de cette grande province de l’ouest chinois. 
 
 
  
5 ans en… 5 minutes ! C’est a peu près le temps qu’il a fallu à la cour intermédiaire de Chengdu en 2010 pour expédier le procès. Le tribunal a motivé l’accusation d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat », en ressortant un article publié par l’écrivain écologiste sur un site étranger à l’occasion de l’anniversaire de la répression de la place Tiananmen en 1989.
 
Aujourd’hui Tan Zuoren doit se reposer et ne peut pas accepter les interviews ont indiqué ses proches ce matin sur les réseaux sociaux. 
 
 
Sur les dernières photos connues de lui, Tan Zuroen semblait usé par les années passées derrière les barreaux. Chaque année à l’occasion des commémorations du séisme de 2008, ses amis dont l’artiste Ai Weiwei appelaient à sa libération. A 59 ans, le voilà donc libre ! "Il est rentré à la maison" a déclaré ce matin son avocat. Mais libre aussi de se taire, en tous cas pour le moment.  
 
  
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1 Comments

Bonjour M. Lagarde,

Je vous envoie ce mail car, actuellement en master 1 Géopolitique et Relations Internationales et après une licence en journalisme, je rédige un mémoire sur la censure d'internet en Chine.

J'ai trouvé votre contact en recherchant des journalistes et sinologues, et j'aimerais intégrer des interviews dans mon mémoire afin de le rendre plus vivant. La votre serait une réelle plus value pour mon travail compte tenu de votre parcours.

N'hésitez pas à me contacter pour toutes autres informations supplémentaires.
cindy.n@live.fr

Bien cordialement