Impossible de les manquer ces affiches apparues le 2 mars dernier, à trois endroits fréquentés de la deuxième ville de Corée du Sud. A la gare, devant la mairie et sur la promenade de la grande plage de Haeundae, des agents de police montrent qu’ils en ont sous la chemise. La campagne a été conçue par l’agence Jeski qui s’est spécialisée dans les publicités pour les institutions et les ONG.
Les costauds de la police de Pusan viennent au secours des élèves confrontés à la violence scolaire. Un mal devenu endémique à en croire les autorités. Lancée début 2012, la ligne téléphonique anti-violence serait ainsi victime de son « succès ». Depuis le 14 janvier dernier, le « 117 » est devenu un numéro d’urgence au même titre que celui des pompiers.
Photo SL
Selon le Hankook Ilbo, ces violences se produisent à 41 % à l’intérieur des établissements scolaires, 33% dans les instituts privés le soir après les cours, et 26 % sur le chemin de l’école. Qu’il s’agisse d’agressions physiques ou verbales (46 % des cas), de racket (16,1%) ou de harcèlement psychologique sur un élève bouc émissaire (
« wangta ») poursuivi par les diatribes de ses camarades jusque sur les réseaux sociaux (14,4 %); les plus jeunes sont souvent les premiers visés (écoles élémentaires 35, 4 % et collèges 39 %).
La
violence à l’école n’est pas un sujet nouveau en Corée du Sud, mais la communication se veut ici plus moderne et en tous cas plus interactive. Les muscles des policiers sont enchainés à une balançoire sur laquelle se pressent les plus jeunes et leurs parents. Devant la mairie de Pusan, c’est même une policière visiblement championne au bras-de-fer qui s’étale sur 4 mètres sur 3 (voir photo sur le site
Hankyung.)
Certains y voient un mélange entre publicité et installation artistique indique encore le quotidien Economie de la Corée. D’autres plus critiques estiment que l’inspiration remonte à la campagne « We can do it » (« on peut le faire ») aux Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale.
Une femme sur fond jaune, portant une chemise bleue, un foulard sur la tête et remontant la manche de sa chemise était alors sensée motiver les Américaines à travailler pour les usines d’armement, et ainsi remplacer les hommes partis sur le front.
Photo SL
L'image de la police de Pusan a visiblement besoin d'un lifting. Cela va sans dire, mais cela va mieux en le ressassant. A la force rassurante, s'ajoute la vitesse... Sur la photo ci-dessus, l'un des commissariats de la ville semble traverser de part en part par une voiture de police. Là aussi la publicité est nouvelle et plutôt originale. Avec un slogan qui se veut percutant : "En cas de besoin, nous arrivons aussi vite qu'une balle !"
Mais la surprise et les slogans chocs peuvent aussi avoir un effet destabilisateur. Face aux gros bras de la police sur les affiches, les plus amusés et parfois les plus dubitatifs sont encore les étrangers de la grande plage de la ville. « Sans l’emblème de la police et la balançoire, on pourrait presque penser à une affiche pour une soirée disco-gay » plaisantait un professeur d’anglais le week-end dernier.
Campagne de publicité plus ancienne et dans un stype plus traditionnel, sur un mur près du stade Gudeuk à Pusan.
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