Shanghai, en bout de ligne

C’est un travail passionnant qui vient d'être publié dans la collection "Portraits de villes" aux éditions Be-Pôles. Pendant deux mois, Liz Hingley s'est promenée aux marges de Shanghai. La photographe britannique a pris le métro avec son appareil photo. Clic Clac ! Terminus, personne ne descend ! Les dernières stations de la ville monde sont à l’image d’un pays en chantier permanent.  

Photo Liz Hingley

 
Des champs de phacélies au pied des nouvelles forêts de béton, un bébé au milieu des jambes des clientes d’un salon de beauté, un chien terrassé par la chaleur sur le carrelage d’un restaurant, ces images ont été prises en première ligne d’une ville en mouvement. Liz Hingley a passé deux mois l’été dernier au terminus des 12 lignes du métro de Shanghai, le deuxième plus grand réseau ferré urbain au monde en 2013 avec 439 kilomètres de voies, derrière celui de Pékin (17 lignes, 456 km). 
 
 
Un métro qui, comme ailleurs, a grandi avec le « poumon économique de la Chine ». « Le métro de Shanghai comprenait seulement cinq arrêts quand il a ouvert en 1993, mais il s’est étendu rapidement au cours de ces 20 dernières années raconte la photographe sur le site de la BBC. C’est aujourd'hui l'un des systèmes de transport en commun qui connait la plus forte croissance dans le monde ».
 
Plan du métro de Shanghai en... 2020 !
 
 
Alors bien sûr, vous ne verrez pas le métro proprement dit dans le travail de la photographe britannique, ni même les 7 millions de voyageurs qui l’empruntent quotidiennement. Ce qui intéresse Liz Hingley ce sont ces habitants des bouts du bout de la mégapole : « J’ai passé en général un après midi ou une matinée dans chaque endroit dit-elle, juste pour capturer et comprendre l’espace. J’étais très intéressée par la façon dont les gens habitaient ces nouveaux espaces de la ville. »

 

  
Une façon aussi de saisir la mue de paysages periurbains (zone industrielles, villages en voies d'urbanisation...). Comment la ville finit par manger la campagne, ou comment la nature résiste dans les interstices aux portes de cette métropole qui rivalise avec Chongqing pour le titre de ville la plus peuplée de Chine. Une flaque d’eau sur une dalle en béton et deux chevaux, un champ et des plants de maïs trois fois plus grands qu’une petite fille, en découvrant ces photos on imagine la modeste ville de tisserands qu’était Shanghai autrefois. Quand l'extra-muros rejoint l'intra-muros : « Ce sont des lieux en devenir explique pour finir Liz Hingley, des cités en devenir où les communautés et les paysages ne sont pas complètement formés. »
 
Paysages et Shanghaiens en transformation, à découvrir dans un ouvrage de la collection "Portraits de villes" publié aux éditions be pole
 
 
Stéphane Lagarde on Twitter : www.twitter.com@StephaneLagarde
 
 
 
 
A (RE)ECOUTER FRANCE INFO 11.01.2014 La chronique de Pascal Delanoy sur France Info Shanghai, Portrait d’Asie 
 
A (RE)LIRE RFI 09.08.2013 Pékin, mon été au centre commercial 
 
 
 
A VOIR le blog passionnant du photographe Tim Franco à Shanghai Chongqing urban farm.