Que cachaient les panneaux dressés au pied du portrait du président Mao immédiatement après le mystérieux « incident de circulation » qui a fait 5 morts et 38 blessés hier vendredi ? La piste de l’attentat devant la porte céleste de la Cité interdite, autrement dit devant l’un des symboles du pouvoir chinois est semble-t-il confirmée ce matin par le journal Global Times qui cite une source policière.

 

L’information est toutefois encore à prendre avec des baguettes car ce n’est pas la première fois que le quotidien nationaliste accuse d’attentat la minorité turcophone. On note d'ailleurs que pour l'instant seule la version anglophone du Global Times avance cette hypothèse d’une attaque venue de la lointaine province du Xinjiang. Même chose pour la télévision centrale de Chine. La grande messe de CCTV hier soir à 19 h n'a pas dit un mot sur l'affaire (lire ICI) Seule la version anglophone de CCTV News a évoqué pour l’instant la recherche de suspects du Xinjiang.

 

 

4 véhicules suspects

 

Crainte de nouvelles discriminations chez les ouighours

Si ces faits sont avérés, cela montrerai une attaque d'ampleur et préméditée avec des kamikazes qui ont fait 2500 kilomètres en voiture pour gagner Pékin. « Nous n’avons pas de preuves qui montrent que ce sont des Ouïghours qui ont fait cela ( …) Mais on ne peut pas exclure que certains Ouïghours défendent leurs droits avec des méthodes extrêmes souligne le site Uighurbiz ce matin dans un article intitulé "L'explosion à Tiananmen : Un accident, une protestation ou de la politique ?" (…) Nous espérons que les autorités ne vont pas renforcer leur pression et briser l’harmonie sous prétexte de cela » poursuit l'intellectuel et opposant Ilham Tohti que nous avons rencontré récement malgré la surveillance de très nombreux agents en civil. 

"On ne peut pas dépolitiser la place Tiananmen, mais ce n'est pas la peine de souligner son côté politique affirme de son côté l'un des éditorialistes du Quotidien du Peuple ce mardi. La politique c'est la politique, la vie c'est la vie c'est normal que les deux se croisent, mais plus les Chinois pourront distinguer les deux conceptions plus notre société sera mature. C'est vrai qu'il y a eu des problèmes place Tiananmen, mais quand les gens viennent sur la place c'est pour s'amuser et prendre des photos." L'organe du parti communiste Chinois semble donc conforter la thèse d'un acte politique mais sans évoquer directement les faits qui se sont produits hier devant la porte céleste de la cité interdite. Hier en moins de 3h30 les agents de la sécurité publique, derrière leurs panneaux de protections ont fait place nette (cf image ci-dessus). La photo ci-dessous a été prise vers 15 h 30 le 28 octobre 2013. Seul le vide spectrale montrait par l'absence qu'il venait de se passer quelque chose sur la place la plus sécurisée au monde.