Chine : La maison ne fait plus crédit, aux officiels

Il en avait tellement assez des impayés ce restaurateur de la province du Henan, qu’il a finit par l’écrire sur une immense banderole accrochée à la façade de son établissement spécialisé dans le pied de cochon. Trois ans déjà que les notables du village se régalaient à l'oeil. Au total : Près de 80 000 euros d’impayés ! Et les mauvais payeurs étaient des cadres du gouvernement local.

 
 
 
 
Les caractères rouges claquent sur fond vert : « Le gouvernement du village me doit 700 000 yuans. Messieurs les chefs du village et secrétaire du Parti, merci de me rendre l’argent ! » On peut imaginer le choc des concernés en tombant sur cette banderole accrochée sur la façade du « restaurant des pieds de cochons de Ge Weijie » près de la ville de Xuchang dans le centre de la Chine.
 
La banderole a pourtant beaucoup amusé les passants, et même au-delà. Clic-clac ! Un internaute répondant au pseudonyme de Monkey-D-Basketball a posté hier l’image sur internet accompagnée de ces quelques mots : « Le gouvernement du village de Wangluo a une dette de 700 000 yuan auprès d’un restaurant local. » Et ce matin, la presse en parle. 
 
Impossible de dissimuler une telle ripaille ! Le chef du bureau du gouvernement du village de Wangluo a confirmé hier après-midi que les dettes des notables existaient bel et bien mais qu’il s’agissait de « frais d’accueil », autrement dit de frais de repas offerts aux invités du gouvernement. Selon cette même source, les autorités auraient envoyé des émissaires régler la note.
 
Le restaurant du pied de cochon de Wangluo a ouvert en 1995. Ge Weijie, le patron, se disait ruiné hier. Il a téléphoné ce matin à 9 h aux Nouvelles de Pékin pour les avertir de la bonne nouvelle. Devant cette terrible publicité, le secrétaire du Parti du village et les autres cadres ont fini par régler l’intégralité de leur ardoise.
 
La pratique du « Bai Tiao », des « papiers blancs » comme disent les Chinois, est monnaie courante dans les campagnes. Ca marche un peu comme les dettes de jeu, on inscrit ce que l'on doit sur le papier au commerçant et on le paye plus tard. Mais bien souvent, le papier blanc reste lettre morte et le prêteur a bien du mal à récupérer son dû.
 
Ci-dessous en image des listes d’impayées placardées sur les murs et dans une épicerie d’un village du Guangxi dans le sud du pays. Parfois les dettes de restaurants ou dans les magasins, se mélangent avec les dettes de jeu. 
 
 Liste des mauvais payeurs et ce qu'ils doivent derrière ce vieil épicier
 
Notes sur laquelle figure ce que chacun doit, sur un mur de village.
 
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Actualisation du billet :

28.10.2013 BBC China official suspended over pig trotter banquet bills 

15.11.2013 Promis, j’arrête les pots de vins ! 34 officiels de la mairie (y compris le maire) et du Parti communiste (dont le secrétaire général) de Suzhou (province de l’Anhui) ont publié une lettre de promesses dans un quotidien local. Tous s’engagent à ne plus percevoir d’enveloppes rouges (pots de vin) et à « purifier leurs relations ». Curieusement, les commentaires n’apparaissent pas sous la publication.