Chine : La téléréalité des ursidés

Il y a les émissions de téléréalité où l’on observe des jeunes vivre sous le même toit pendant des semaines, celles où l'on suit les candidats sur une île déserte, et puis d’autres bien plus zen… Après la diplomatie du panda voici la téléréalité des ursidés. Depuis le 6 août dernier, la Chine propose de suivre ses pandas géants filmés 24h sur 24, les images étant retransmises en direct sur internet

 
 
Pandas endormis, pandas qui se font des papouilles, pandas qui rongent leur bambou, depuis le 6 août dernier le site IPanda.com nous propose de vivre le quotidien de ces gros ours végétarien. 28 caméras haute définition ont été installées dans cinq jardins de la base des pandas géants de la capitale de la province du Sichuan à l’ouest de la Chine. Les moyens techniques sont fournis par China Network Television (CNTV). Un réalisateur choisit ensuite les images les plus parlantes, ce qui n’est pas évident.   
 

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Car la vie des pandas n’est pas toujours des plus palpitante. Nos ours en noir et blanc passent en effet l’essentiel de leurs journées à boulotter du bambou. Des usines à bouffe qui ont toutes les peines du monde à digérer et déglutissent 80 % de ce qu’ils ingurgitent. Du coup, les internautes sont partagés. Il y a les fans : « Après avoir regardé les pandas géants, je ne peux plus aller travailler tellement c’est passionnant » commente l’un des plus enthousiastes sur le site d’information wangyi. « C’est super on peu les voir grandir estime encore un autre de ces internautes sous le pseudo xiaohanpanda » !
 

Télé panda pour insomniaques  

D’autres en revanche sont plus sceptiques face à la trilogie du manger, boire et vomir. Mais pas question de critiquer frontalement le trésor national. Comme souvent le web chinois voit les choses avec humour : « Si vous perdez le sommeil, il faut allez voir les pandas dormir lit-on sur le réseau social sina weibo. Ce « compte panda » aussi soporifique que le "compte mouton" risque-t-il de détrôner les célèbres émissions animalières nocturnes de TF1 ? Le weibonaute xiaoxiaomei s'en agace en tous cas : « J’ai cliqué sur la vidéo et rien ne se passe ! Les pandas dorment tout le temps, j’ai cru que mon ordinateur avait planté ! » « J’ai regardé le site pendant une ½ heure et je me suis plus ennuyé que les pandas » poursuit babaxiaxia, quand d’autres s’inquiètent pour la vie privée des animaux.
 

Economie de la boule de poils   

« Pandi Panda petit ourson de Chine (…) Pandi panda tu ne seras pas une victime » chantait Chantale Goya en 1984. Espèce menacée, le panda est aussi un argument majeur du soft power chinois. La base de Chengdu est chargée de protéger l’espèce. Il reste environ 1 600 à 3000 pandas géants en Chine et l’animal est la mascotte du WWF (fond mondial de protection de la nature). Mais la Chine sait aussi très bien monnayer son trésor national. Intérêt diplomatique et économie de la boule de poils. Télé panda doit ici servir à entretenir la flamme comme les pambassadors et les prêts tarifés de pandas géants. On parle de près d’un million d’euros versé par le pays d’accueil lorsque la Chine envoi l’un de ses ursidés à l’étranger, auquel s’ajoutent 400 000 euros à payer pour chaque naissance. Intérêt médiatique aussi : Entre deux bambous heureusement, il y a quand même de la place pour des papouilles et quelques roulades. Comme leurs cousins carnivores, les pandas mangent avec les mains... comme c'est humain !  
 
 
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