27 avr. 2013 - 10:29
Hongqi L9 devant le Grand Palais du Peuple à Pékin / Photo SL
Il s’agit ici du dernier modèle (cinquième génération ?) d’une série inaugurée le 1er août 1958. A l'époque, la Hongqi CA72 était destinée à transporter les apparatchiks du parti et les dirigeants étrangers en visite dans le pays. La limousine promena ainsi le président Nixon lors de son voyage historique en Chine en 1972. Jusqu'à ce que la marque finisse par perdre de son prestige. La production s'est arrêtée une première fois en 1981. Des Audi, des Lincoln et même des Toyotas déguisées ont alors été vendues sous la marque Hongi. Jusqu'à perdre son âme : En 2008, la limousine chinoise est rebaptisée "Shengshi" ("jour de la prospérité") afin de tenter de toucher un plus large public. Concurrencée par les berlines étrangères, la "Drapeau Rouge" devint alors taxi ou voiture pour homme d'affaire en quête de respectabilité.
Le premier modèle en 1959, Hongqi CA72
L’usine d’assemblage du constructeur chinois FAW Group Corp était arrêtée depuis 2010. La production des « Drapeau rouge » vient tout juste d'être relancée. 30 000 Hongqi C131 devraient ainsi sortir des usines cette année. Une décision politique plus qu'économique : Pékin a en effet décrété l'année dernière que la limousine de Mao devait redevenir la voiture des ministres du Conseil des Affaires d'Etat (le gouvernement chinois). La diplomatie de la limo ! Un symbole de la "Renaissance chinoise" chère à Xi Jinping et symbole d'une économie toujours en croissance dans un monde en crise. Si les nouveaux modèles se vendent bien, ils pourraient même faire de l’ombre aux puissantes cylindrées allemande, et notamment aux Audi noires dont raffolent les hauts fonctionnaires chinois rapporte le
Figaro. La limousine de Mao est aussi un cadeau régulièrement offert aux chef d'Etat en Afrique.
Hong pour rouge et Qi pour drapeau
La Hongqi L9 qui a transporté François Hollande est la toute dernière de la série. Elle est parait-il équipée d’un moteur de 6.0 L de 400 CV. Seule différence avec l’époque du Grand Timonier, la limousine n’est plus réservée aux seuls dirigeants chinois et étrangers, n’importe qui peut se l’offrir pourvu qu’il dispose d'un peu d'argent de poche :. 1,5 million de yuan (près de 187 000 euros) selon les estimations réalisées par les médias chinois. Le prix officiel n’a lui pas encore été divulgué.
A lire sur le sujet :
Weibo 17 juin 2013 "A partir d'aujourd'hui je roulerai en voiture Hongqi (drapeau rouge)" écrit le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi.
Weibo repéré par @Edourdoo
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2 Comments
Il est très intéressant de noter comment les chinois mettent leur productions locales en avant.
Un bel exemple d’émancipation vis a vis du "made ailleurs".
J'aimerais bien savoir quelle place ce véhicule a occupé lors du dernier salon de l'automobile. y a t-il été représenté?
belle voiture... mais Hollande devrait se méfier des symboles...