« Fleur Pellerin Style » en Corée du Sud

La ministre française de l’innovation, des PME et de l’économie numérique, a donc été accueillie en véritable rock-star à son arrivée ce week-end en Corée du Sud. C’est la première fois en effet, depuis 40 ans, que Fleur Pellerin effectue un retour dans son pays d’origine. Née en août 1973, abandonnée quelques jours plus tard dans les rues de Séoul, Kim Jong-suk de son nom coréen a été confiée à un orphelinat et recueillie six mois plus tard par une famille française. Le tapis rouge déroulé aux adoptés cachant parfois ici, un malaise face à une histoire contrariée et aux difficultés du présent, dans une société qui a encore du mal à intégrer les immigrés  

 
 
 
4 jours, c’est déjà court, sachant que rarement un ministre français chargé d’assurer la promotion des PME n’avait aussi bien été accueilli à l’étranger ! Le programme est donc chargé : Déjeuner avec les entrepreneurs français à la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Coréenne ce lundi matin, participation à l’Asia Leadership Conference et rencontre prévue demain mardi avec la présidente Park Geun-hye indique l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, avant un départ pour Tokyo mercredi.
 

Accueil digne d’une rock-star

Voilà déjà presqu'un an, depuis son entrée au gouvernement, que Séoul attendait de rencontrer la plus coréenne des ministres françaises. On ne reviendra pas ici sur l’accueil plus que chaleureux qui lui a été réservé à sa descente d’avion. A lire sur le sujet,
 
Le correspondant de RFI à Séoul, Frédéric Ojardias : Après Gangnam style, Fleur Pellerin crée le buzz en Corée du Sud 
 
Le correspondant du Point à Séoul, Sébastien Falleti : Fleur Pellerin, accueillie en star en Corée du Sud
 
 
Les correspondants des Echos à Tokyo et Pékin : Fleur Pellerin super star à Séoul
 
Fleur Pellerin ne cultive pas particulièrement ses racines coréennes, même si elle affirme adorer les « norebang » (karaokés coréens) et apprécier le chanteur PSY qu’elle rencontré à Paris lors des NRJ awards le 26 janvier dernier. La ministre qui se dit aujourd’hui «  très fière de venir en Corée du Sud en temps que membre du gouvernement français » incarne mieux que quiconque les relations entre la France et la Corée du Sud. Elle entend d’ailleurs utiliser au mieux sa popularité pour développer le commerce bilatéral dont le compteur est aujourd’hui bloqué à 8 milliards d’euros. Mais sans forcément pour cela, céder à l’émotion d’une histoire particulière.

Extrait On est pas couché, France 2, décembre 2012

 

Racines coréennes

« Les adoptés, qui furent abandonnés en masse par leur patrie dans les années 70, du fait des difficultés économiques et d’un conservatisme social implacable à l’encontre des mères célibataires, sont aujourd’hui cajolés par le gouvernement » écrit Sébastien Falleti dans le Point. « 70 % des abandons concernent des mères célibataires » expliquait encore un participant au forum de l’association Racines Coréennes au journal Libération en juin dernier. Au début des années soixante-dix, la Corée fut en effet le premier lieu d’adoption pour les familles américaines et européennes. Entre 11 000 et 13 000 enfants coréens ont ainsi été adoptés en France. Certains sont devenus célèbres, comme en témoignent Fleur Pellerin ou encore Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat.
 
Comment les internautes coréens perçoivent-ils le retour d'une enfant prodige abandonnée à la naissance ? Extraits...
 
1. Le Style Pellerin. Grande silhouette, tailleurs noirs et rouge à lèvre font visiblement des adeptes
 
Pangsha : « J’ai vu une dame très grande avec les cheveux très noirs, un rouge a lèvre très prononcé qui marchait dans les rues de Myongdong (centre de Séoul) en fumant une cigarette. Elle est très chouette, elle s’habile très bien Fleur Pellerin »
 
2. Karaoké. La ministre aime pousser la chansonnette.
 
Park Nam-oh : « Elle ne connait pas encore beaucoup de choses sur la Corée, même si bien sûr elle va au norebang (Karaoké en coréen). Je lui souhaite de passer un bon séjour ici afin qu’elle puisse devenir un relais entre la Corée et la France. »
 
3. Origines coréennes
 
Rainnygirl : « Pourquoi insister sur les termes de 'coréen adopté' devant son nom. La Corée l’a abandonné et maintenant on essaye d’être proche d’elle »
 
Park Lae-min : « Pourquoi les journalistes exagèrent sur son origine coréenne et sa réussite ? C’est notre histoire honteuse, celle d’un enfant que nous avons abandonné. »
 
4. Miroir et discrimination
 
Kim Hyoung-hwa, professeur à l’université Kongbuk cité par le journal de Taegu : « Fleur Pellerin répète qu’elle est pleinement française et qu’elle n’a pas souffert de discrimination en France étant enfant. Cette réflexion ne doit pas nous vexer ! Nous devrions même plutôt envier un pays où l’on n’est pas discriminé pour sa couleur de peau. C’est l’une des bases de la culture française, est-ce que cela sera un jour possible en Corée ? »
 
 
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A lire sur le sujet :

L'Express 25.03.2013 : Quand la ministre était une enfant adoptée.

Libération 25.03.2013 qui reprend une partie de notre titre : Le "Fleur Pellerin Style" enchante Seoul.

TF1 26.03.2013  "Fleur Pellerin de retour dans son pays natal" 

 

2 Comments

Elle est Française de race Asiatique et Coréenne
A force de trop vouloir renier ses origines et son sang on perd complètement son identité et son âme

Fleur Pellerin est considérée en Corée comme un symbole de réussite et de pont entre les cultures. Concernant le concept de race que vous employez, nous savons tous pour avoir lu Levi-Strauss que les groupes humains se distinguent uniquement en termes de culture. Nous partageons en effet tous les mêmes gènes, il n’y a pas de différence sur le plan génétique entre un Asiatique et un Européen par exemple.