Chine, seuls face à la quatre-voies

Ce n’est pas à l’aéroport de Nantes mais à une quatre voies que s’oppose ce couple de la province du Zhejiang dans l’est de la Chine. Leur maison a été construite en 2001. Dix ans plus tard, le développement du pays est passé par leur jardin. Tous les voisins sont partis, sauf eux

 

 

 

 

 
 
 
 
Papy fait de la résistance. Luo Baogen, 67 ans, et son épouse Shen Yucai, 65 ans, refusent toujours de quitter leur maison de cinq étages aujourd'hui complètement encerclée par le bitume. C'est qu'on appelle ici une "maison clou". 
 

Maison clou

Les photos sont dans tous les journaux chinois ce vendredi jusque dans le Huaxi dushibao. Sur les 37 familles qui vivaient là, 36 sont parties lors de la construction de la nouvelle quatre-voies reliant la gare à la ville de Wenling affirme ce quotidien du lointain Sichuan (province à l’extrême ouest du pays). Le couple s'est donc retrouvé seul face à la boulimie des pelleteuses. La photo ci-dessous a ainsi d’abord circulé sur internet avant de se retrouver à la Une de la presse.
 
 
 
Pagode moderne au milieu de la route, la résistance du couple est devenu un symbole du "non aux expulsions-démolitiosn". Selon nos confrères chinois, le couple serait ulcéré par la maigre compensation offerte par les autorités. Ces dernières auraient proposé 260 000 yuan (près de 32 000 euros) pour déménager, alors qu’une nouvelle maison aujourd’hui vaut 800 000 yuan (100 000 euros) selon M. Luo cité par le South China Morning Post à Hongkong.
 

Eau & électricité

Pour la télévision du Zhejiang, c'est aussi le verre à moitié vide ou à moitié plein. Ces « maisons clous » dépassant sur les projets des urbanistes, étaient jusqu'à présent rasées sur ordre des autorités après expulsion manu militari des occupants. 
 
Mais pour l'instant notent nos confrères, pas question d'enfoncer le clou. Vu le battage médiatique autour de cette affaire, l’électricité et l’eau du couple Luo n’ont pas encore été coupées. La preuve que les démolisseurs doivent désormais prendre des gants ou indemniser convenablement les expulsés.
 
 

Seul face à la six-voies

Le cas est d'ailleurs loin d'être une exception. Une autre maison fait de la résitance dans les médias Chinois, mais cette fois dans la ville de Jurong dans la province du Jiangsu (centre). Un certain Cai Ligui n'a pas voulu quitté les 543 mètres carrés qu'il a acheté après une vie d'économies.
 

 

Enfoncer le clou

Actualisation du billet 2 décembre 2012 : On ne sait pas encore pourquoi Luo Baogen a cédé aux autorités. L'éleveur de canard de Wenling a finit par accepter vendredi après-midi la compensation proposée pour quitter les lieux. La maison du couple a été rasée dans la foulée, sans que l'on sache si les négociations ont fait l'objet de dessous-de-table. Selon le chef du village, le couple n'aurait bénéficié d’aucun traitement de faveur. Une manière d'éviter probablement d’éviter de nouvelles réclamations. Pour laisser passer la route de la gare, plus de 450 maisons ont subi le même sort depuis 2008. Et depuis une semaine maintenant, l’histoire du couple a fait le tour du monde grâce aux dizaines de confrères qui tous les jours ont visité les expulsés. Mystère donc… Depuis la signature de l'accord vendredi, le portable de monsieur Luo est éteint. 

 

 

Selon le Beijing Cream, M. Luo a également reçu un terrain pour y installer une nouvelle maison

 

Actualisation du billet 10 décembre 2012 : Après la "maison clou" du Zhejiang, la "tombe clou" du Shanxi (via Shanghaiist.) 

 

A lire sur la résistance aux pelleteuses

RFI 08.02.2012 Un district se mobilise contre un projet de centrale nucléaire dans la province du Jiangxi

 

 

 

 

 

 
 
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3 Comments

Bonjour,

D'abord bien loin de nous l'idée de dénoncer ou d'enfoncer les maisons clous, bien au contraire.

Ensuite ce blog n'a pas pour ambition de restituer l'intégralité de la couverture Chine de Radio France Internationale. Il faut écouter la radio, il y a beaucoup de chose sur les antennes de RFI

Enfin, RFI est le seul média francophone avec le Nouvel Obs, Libé et le Monde a avoir eu des témoignages directs et donc au micro de proches des moines immolés des plateaux tibétains chinois. Pour une fois nous ne sommes pas à la remorque des médias anglophones. Vu les difficultés pour travailler comme journaliste dans les montagnes du Sichuan ou du Qinghai en ce moment, on n'a pas à rougir sachant que l'objectif est aussi d'éviter de mettre en danger nos témoins.

Conclusion : Les leçons c'est bien, le terrain c'est pas mal aussi.

Dénoncer la maison clou Ok c'est bien...!!! Mais les 85 immolations au Tibet.

Les 10 différentes façons de voir la présente situation dans la préfecture de Tsolho :

Sur quoi devrait se baser le développement économique de Tsolho?

Est-ce que la culture tibétaine est protégée et développée?

Est-ce que la protection environnementale et le développement urbain s'opposent ?

L'éducation bilingue induit-elle la détérioration de la langue locale ?

Quelles autorités font tout pour assurer l'égalité des minorités ?

Quelle est la raison derrière les auto-immolations ?
Quels sont les dégâts que causent les protestations publiques illégales ?

Qui se démène en faveur du séparatisme et organise des protestations ?

Dans tous les cas, la politique de liberté des croyances religieuses doivent être correctement appliquée et ce, de façon compréhensible
Dans tous les cas, est-ce qu'on doit se réjouir de la présente atmosphère qui impose l'harmonie ?

http://www.tchrd.org/

il faut que le gouvernement fait quelle que chose en quoi la négociation car ce pas joli de vivre ou de rester sur cet endroit, c'est dangereux ....