Beijing Taxi

Les taxis pékinois ne sont généralement pas le meilleur souvenir que les touristes emportent de la capitale chinoise. Cela dit, jusqu’à présent les arnaques étaient plutôt rares. Ce qui est arrivé à ce client Français est donc tout à fait surprenant. Il a dû payer plus de cinq fois le prix de la course pour l’aéroport

 

La note qui tue. 451 yuan (55 euros) pour un trajet de 30 kilomètres entre l’aéroport de Pékin et le centre ville quand le tarif ne dépasse pas les 100 yuan habituellement. C’est un internaute (Weijiangqi) qui a publié cette facture ultra salée rapporte le site Ifeng.com

 
 
 
 

230 km/h sur le périph

« Un Français venant de Hong Kong a été dupé en prenant un taxi à l’aéroport » indique le site d’information qui a téléphoné au numéro de téléphone inscrit sur la facture. Le numéro s’est révélé être aux abonnés absents, en revanche le code de la facture correspondait bien à celui d’une compagnie officielle et en l’occurrence aux taxis Jinshihun qui ont refusé de chercher le chauffeur incriminé affirmant que les factures étaient régulièrement « volées ».
 
C’est en tous cas une belle arnaque. Selon l’internaute, le client a demandé où se trouvait la file des taxis. « Les personnels de l’aéroport » lui ont alors indiqué que le prix de la course pour le centre ville était compris entre 300 et 500 yuan et l’ont conduit vers un véhicule. Résultat : 451 yuan pour… 30 km ! Sur la facture évidemment, le trajet a été multiplié par 5. Le taxi a parcouru ainsi 153, 8 km entre 21h22 et 22h01, soit une moyenne de… 230 km/h !!! « Pour un peu il s’envolait » plaisante notre internaute.
 

Hep taxi !

Nous vous avions promis de vous raconter sur ce blog les coulisses du bureau de RFI à Pékin. C’est l’occasion de dire deux mots ici des taxis Pékinois que nous prenons très souvent. Cette même histoire est arrivée à des amies coréennes il y a trois jours, mais pour l’instant nous n’avons jamais été victime de cette arnaque au compteur truqué. Une consœur française a en revanche perdu tous ses bagages l’an dernier. A peine descendue du taxi avec ses deux enfants, le chauffeur a démarré en trombes emportant avec lui les affaires des petits, les valises avec porte-monnaie et les documents d’identités de la maman. 
 

Pas de taxi sous la pluie

Ces incidents demeurent rares encore une fois. Pékin n’est pas Tokyo ou Séoul (encore que vu les tarifs partiqués dans ces dernières on préfère Pékin), mais reste beaucoup plus sûre que de nombreuses capitales. Le plus gros problème aujourd’hui n’est donc pas de se faire escroquer par un chauffeur bandit, mais bien de réussir à... prendre un taxi justement ! Trouver un taxi à Pékin est devenu un enfer confesse le très officiel Quotidien du Peuple dans un article daté de mai dernier. Et c’est encore pire quand il pleut ! La municipalité de Pékin a même une lancé une campagne pour punir les chauffeurs refusant de prendre des passagers sous de faux prétextes. 
 
 
 
 

Bu zhi dao !

Contrairement aux nouveaux taxis de style Londonien qui ont fait leur apparition depuis les jeux olympiques, la plupart des véhicules ne disposent pas de GPS. 90 % des chauffeurs de taxi de la capitale sont des travailleurs migrants qui ne connaissent pas la ville explique You Chenli chercheur à l’institut de la transition.
 
Après « bonjour » (ni hao), « merci » (xiexie) et « il n’y en a pas » (mei you), « je ne sais pas » (bu zhi dao) est ainsi l’une des premières expressions en chinois qu’apprennent les touristes en débarquant dans la capitale. C'est en tous cas la réponse généralement fournit par les chauffeurs lorsque vous leur tendez une adresse.
 

66 646 taxis pour 17 millions d’habitants

Les plaintes concernant les taxis ne sont pas nouvelles à Beijing. « Une enquête menée en Juin a révélé que 97% des répondants avaient eu du mal à trouver un taxi. La raison en est simple: les taxis ne sont pas assez nombreux » explique le magasine ForbesDepuis 2006, il est en effet presque impossible pour les conducteurs d'obtenir des licences individuelles en vertu d'une politique municipale qui vise à « renforcer la gestion du secteur des taxis ». Ainsi, la ville dispose d'un total de 66.646 taxis, toutes détenues par des sociétés qui les louent aux conducteurs. Les entreprises offrent une assurance automobile, mais ne couvre pas les réparations, le prix de l’essence et l'entretien. Et les tarifs sont loin d’avoir suivi le rythme de l'inflation. Les salaires ayant augmenté par ailleurs, la demande a été démultipliée d’autant.
 

Les occidentaux « mauvais clients »

Nous avions réalisé un sujet sur les taxis pékinois en 2008, mais nous n’avons toujours pas fait de rportage long autour de portraits de chauffeurs racontant leur parcours. Mais les nombreuses interviews avec les chauffeurs nous permettent au moins de comprendre pourquoi les clients étrangers sont souvent laissés au bord de la route. Parmi les raisons invoquées -au-delà du « j’aime pas les étrangers »-, il y a d’abord la barrière de la langue. Pourquoi s’ennuyer avec quelqu’un qu’on ne comprend pas alors que ce ne sont pas les clients qui manquent ? Autre souci : L’insistance de certains touristes qui sont prêts à vous demander de les emmener jusqu’à l’adresse indiquées, quitte si besoin à passer par les « hutongs » ! Les ruelles du vieux pékin faisant aussi peur à certains chauffeurs pékinois que le fils de la déesse de la lune coincé dans le labyrinthe du vieux Dédale. Sans compter que les étrangers sont aussi les premiers à vouloir foncer dans les bouchons, avec des destinations régulièrement embouteillées dans le centre de Pékin telles que le centre des affaires Guomao ou le quartier de Sanlitun. Enfin on a entendu cette explication aussi discriminante qu’amusante : « Les étrangers et surtout les Américains sont gros, ils coutent plus cher en essence ».
 

Souriez, vous êtes enregistré !

Mieux vaut éviter les altercations avec les chauffeurs et ne pas hésitez à descendre du véhicule si les choses s’enveniment. C’est encore l’une des premières choses que l’on remarque en arrivant à Pékin, depuis 2008, les taxis Pékinois sont truffés de micros cachés.
 
 
 
Un œil attentif permet de les localiser généralement près du pare-brise. Les mouchards dépassent du tableau de bord et sont actionnés à la demande du conducteur. L’objectif est ici de protéger les chauffeurs de clients malveillants.
 
 
 
Mais les micros espions peuvent aussi enregistrer des conversations jugées suspectes qui sont ensuite transmises à la police par les compagnies. Le Département d’Etat américain mettait ainsi en garde en 2008 : « Tous les visiteurs doivent être conscients que l’intimité n’existe pas en Chine, ni dans les lieux publics ni dans les lieux privés ».
 

"Welcome to take beijing taxi !"

"Welcome to take beijing taxi" dit la voix enregistrée à chaque début de course. Les taxis Pékinois parlant anglais sont rares, ce qui n'empêche pas d'être sympatique d'ailleurs. Voici ci-dessous l’un de nos chauffeurs préférés, pour le moins polyglotte    
 

Beijing Taxi by Stéphane Lagarde

 
 
 
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3 Comments

Après avoir lu l’intégralité de cette page, le parallèle avec les taxis parisiens et vite fait.
A Paris, sans faire de généralité, des chauffeurs se permettent les mêmes pratiques, certaines courses dans Paris ou vers les aéroports de Paris Orly et Roissy Cdg sont parfois multipliées par 2 ou 4 pour les provinciaux et les étrangers en vacance sur la région parisienne.
J'ai le souvenir, d'une personne venant de la place de la concorde me demandant si il était normal de passer par la place d'Italie pour se rendre à gare de Lyon...
Actuellement sur Paris, du fait de la mauvaise image de la profession, la concurrence se développe.
Shuttle, limousine, société de chauffeur avec voiture, et taxi moto, l'offre est de plus en plus présente.
Chacun de ces nouveaux acteurs proposent une véritable alternative au taxi. La chine verra certainement naitre de nouvelles offres comme les taxis motos, très utiles pour ne plus perdre de temps sur la régions parisiennes. En effet si comme à Paris, la circulation est difficile, le service taxi moto représente un véritable alternative au bouchons en ville. Si vous souhaitez avoir des informations sur l'activité de taxi moto, visitez le site de Liberty Trans : http://www.libertytrans.fr/

Le prix de la course à Pékin n'a pas suivit l'inflation, cela n'excuse rien mais explique certainement beaucoup. Dans les années 90, les taxis pékinois avait un salaire mensuel plus élevé que d'autres professions, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Cela dit encore une fois, cela n'excuse pas la triche. Les autorités et notamment la municipalité ont multiplié les campagnes contre les chauffeurs qui refusent de prendre des clients les jours de pluie notamment. Pour l'instant, cela n'a pas changé grand chose.

Salut à tous,

Voilà maintenant 6 ans que je vis à Pékin et je ne peux d'être d'accord avec cet article. En 6 ans, la différence de comportement des taximen est énorme ... en ville et à l'aéroport. Pour ceux qui connaissent, avant nous pouvions nous permettre de 'choisir' le taxi que nous voulions prendre, maintenant nous sommes plus ou moins heureux de pouvoir en trouver un qui ne triche pas. Récemment de retour d'Europe, nous avons été confrontrés à la même situation, les chaffeurs demandent des prix 4 ou 5 fois la normale ... alors que mon épouse est chinoise !!!! Donc voyez vous, ce n'est pas un traitement de 'faveur' uniquement pour les étrangers.

Un francophone à Pékin !