19 sept. 2012 - 08:42
Bienvenue à la foire de Nanchang ! Nous sommes le 15 septembre 2012, de nombreux visiteurs se pressent dans les allées de la foire qui se tient chaque année pour le 7ème mois lunaire dans les montagnes de Xishan dans la province du Jiangxi (sud-est de la Chine). La foire du
Palais de Wanshou est organisée à la fois par le comté de Xijan et le district de Xishan. Aux pieds des visiteurs, des bols en plastic et des mendiants dans un enclos d'au moins 50 mètres de long indique le site d'information
SannongZhitongche qui a révélé le scandale
L’auteur de l'article est choqué. Il raconte que certains visiteurs « comprennent » la situation et qu’ils n’ont pas hésité à « faire du change pour avoir quelques pièces à mettre dans les bols ». Il y en aussi heureusement qui ne trouvent « pas convenable d’utiliser le matériel de stabulation –enclos à bétail- pour des êtres humains ».
Enclos à bétail
« Parmi les mendiants il y a des femmes et des enfants » poursuit le site Sannong, comme si cela venait ajouter au scandale. La foire est aussi une occasion d'effectuer une sortie au temple en famille, un peu comme pour les fêtes de nouvel an avec des spectacles pour les plus jeunes et des encense à brûler. Mais ce jour là, le spectacle ce sont les cages à mendiants, tandis que les banderoles (image ci-dessus) affirme sans humour : « Les visiteurs sont en bonne santé, ici tout est bien ! »
Ce n’est pas la première fois que les plus démunis sont victimes des autorités locales en Chine. Avant les grands congrès du Parti à Pékin, les grandes villes comme Canton, Nankin ou Shenzhen à l’est du pays font régulièrement le « ménage » et chassent les nécessiteux des centre villes. Ce n'est pas la première fois non plus que les médias chinois évoquent des cas d'esclavages dans des
briqueteries ou dans les
sous-sols des grandes villes. Mais c’est la première fois que les mendiants sont ainsi enfermés derrière des barreaux à la vue de tous.
"Mendiants professionnels"
Un officiel du gouvernement de Nanchang faisait pourtant encore hier semblant de s’étonner d'une telle polémique :
« Ce sont des mendiants professionnels a t-il expliqué. Beaucoup sont vieux et malades, on fait cela pour les protéger ! » Les services sociaux de la ville assurent par ailleurs que les personnes ne sont pas enfermées mais peuvent librement entrer et sortir de ces "abris" destinés à faciliter la circulation des visiteurs et des véhicules en évitant les accidents et à protéger les mendiants du soleil et des intempéries. Des cages par humanité, on aura tout vu ! Les images repostées hier mardi sur le compte weibo (réseau social chinois) du journal Nanfang Daily ont choqué Anqi, la chargée de production du bureau de RFI à Pékin.
Elles ont aussi scandalisé l’éditorialiste des Nouvelles de Pékin qui titre « La stabulation des mendiants est une atteinte à l'Humanité ». (
Xinjingbao19.09.2012)
Dignité pour tous
Avalanche également de critiques sur la toile. « Les mendiants n’ont ils pas droit à la dignité demande un certain « Yangcong Xiaonvzi » ? « C'est la première fois que je me sens honteux pour la Chine » poursuit « tobyhk ». Un sursaut sur le net comme à chaque fois désormais que les droits élémentaires des plus faibles sont remis en cause.
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2 Comments
La chine est un pays tourné vers une libéralisation folle;qui déclenche une paupérisation d'une partie de sa population.Le social n'existe plus,aucune politique n'ai mis en place pour soutenir les plus faibles,j'ai l'impression en regardant ces images qu'on est dans un marché d’esclaves où les pauvres sont humiliés,piétinés,réduits en état d’esclave.
Il ne faut rien exagérer. Dans le cas présent, il ne s'agit que d'une ville en Chine et le billet montre au contraire la réaction immédiate de l'opinion publique chinoise dès que les droits des plus faibles sont remis en cause. C'est un peu comme le verre plein et le verre vide... Ici nous constatons une nouvelle fois, la réaction salutaire des internautes et des medias chinois tel que le beijing news qui ont dénoncé immédiatement ce genre d'agissements, même si les autorités locales affirment avoir eu l'intention de "protéger" (!!) les "mendiants"