Evidemment le titre est trompeur puisque nous sommes toujours en Chine et qu’il s’agit de parler yuan et vins français. Nous rentrons en effet aujourd’hui de Dalian, après deux jours passés au premier salon international du vin. Si cette première édition n’a pas connu la foule de la fête de la bière, les amateurs sont de plus en plus nombreux.
Un 14 juillet sans parapluie, mais avec ombrelles. Comme souvent dans les villes balnéaires du nord-est asiatique, l’arrivée des beaux jours entraine la floraison de mini-parasols portatifs sur le rivage.
Roses, bleues, jaunes, violets, ces pâles soleils de soie inondent la chaussée de leur ombre à peine rafraichissante. Pas question de ressembler à ces ouvriers au teint buriné qui montent les tours de la ville aussi vite que des châteaux de sable ! Quand madame reste à la maison, c’est monsieur qui porte l’ombrelle. Merci pour lui ! Cette armée colorée ayant au moins le mérite d'égayer un front de mer envahi par les tours en béton et les parcs à thèmes.
Le festival du vin de Dalian est d'abord un salon des vins du sud-ouest français. Sur près de 230 exposants, près du quart ont été invités par la chambre économique de Bordeaux. Pour cette première édition, 60 viticulteurs sont chargés de représenter les 60 appellations contôlées d'un terroir dont la richesse ne se limite pas aux grands crus classés.
Dalian est située au bout d'une presqu’île séparant le golfe de Bohai de la mer jaune au nord-est de la Chine. C’est là que Chen Qu, 60 ans, a fait fortune dans le pétrole, le transport de container, l’immobilier et les parcs à thème (vous verrez c'est important pour la suite). Son groupe s’appelle Haichang. Et sa danseuse, c’est le vin !
Du coup, Monsieur Qu (prononcer Chou) a décidé d'organiser un festival des meilleures bouteilles dans sa ville en partenariat avec la mairie. Le patron de Haichang a beaucoup d'argent, il s’est aussi offert onze propriétés dans le bordelais et construit actuellement un nouveau parc vacance sur le thème de la vigne et des chateaux made in France sur lequel nous reviendrons dans un prochain reportage.
Cela fait d'ailleurs partie des choses que nous avons découvertes ici en arrivant en Chine. Les touristes Chinois semblent aussi friands d’attractions que les Américains. On y vient en famille oublier les heures chaudes de l’après midi, avant de partager un cornet de beignets aux crevettes. La photo ci-dessous a d'ailleurs été prise dans les allées du festival international. Rien de tel qu'une friture d'araignées de mer avec un verre de vin blanc pour lancer la soirée !
Le salon du vin a donné lieu également, prestige oblige, à une vente aux enchères de grands crus classés qui ont trouvé preneurs en moins de deux heures.
Patrick Léon en a vu d’autres, ici pourtant le célèbre viticulteur et œnologue Français s’est laissé surprendre
La Chine est désormais le premier marché pour les Bordeaux, mais les grands crus ne doivent pas être l’étiquette qui cache le reste des bouteilles. Stéphane DONZE est venu à Dalian pour défendre les Côtes de Bourg
Aujourd’hui les vins français dominent le marché chinois, mais lorsqu’il a débarqué à Dalian il y a 8 ans Frédéric Choux était encore un pionnier. A l’époque confie ce négociant en vin, les patrons de restaurants conservaient les bouteilles 7 à 8 mois avec le nom de leurs clients inscrit dessus, un peu comme le whisky en boite de nuit
L'aprentissage du vin reste donc à parfaire peut-être dans les « villages du vin » qui accueilleront les touristes dès l’été prochain. Gael de Kerguenec, directeur de l’Alliance Française de Dalian
Ce début d'engouement pour le vin est aussi le reflet de l’enrichissement d’une partie de la classe moyenne. Les vins français se démocratisent : « Mes clients recherchent des vins entre 100 et 200 yuan (moins de 25 euros), ce qui représente déjà 10 % d’un salaire » explique Frédéric CHOUX
Le temps de la radio et ses formats sont parfois réducteurs pour raconter une région où tout change tout le temps.
Au travers de ce blog, je vous invite à partager mes rencontres, mes voyages et les 1000 petits riens qui font le quotidien, forcement subjectif, d’un passionné d'Asie.
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Evidemment le titre est trompeur puisque nous sommes toujours en Chine et qu’il s’agit de parler yuan et vins français. Nous rentrons en effet aujourd’hui de Dalian, après deux jours passés au premier salon international du vin. Si cette première édition n’a pas connu la foule de la fête de la bière, les amateurs sont de plus en plus nombreux.
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