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C’est un effet d’annonce, comme il y en a régulièrement dans ce genre de sommet. Les informations sont diffusées au compte goutte, telle la becquée accordée à des passereaux affamés. Résultat : Quand l'annonce vient, forcément on s’emballe !
Nous avons tous plongé sur ce communiqué distribué à l’ouverture de la conférence de l'Organisation de Coopération de Shanghai. L'objet de toutes les convoitises étant ici aussi gros qu'un avion gros porteur, il était difficile de résister. Le
projet d'accord entre l'OAK Russe et la Comac chinoise porte en effet sur la fabrication d'un long courrier sur le modèle de l’Iliouchine 96 à l'horizon 2020.
Couac à la Comac
Une fois les voitures officielles reparties et les drapeaux des délégations repliés, les choses semblent toutefois un peu plus compliquées que sur le papier. Plusieurs spécialistes chinois interrogés par le Quotidien du Sud ont ainsi mis en doute les capacités commerciales de l’IL 96.
« L’Illiouchine 96 n’est utilisé que dans la région du Xinjiang, il n’a pas réussit pour l’instant à être populaire sur le marché chinois. Le projet russe aura du mal à satisfaire la demande » fait savoir l’un des experts interrogé par le
Nanfang Daily. La Comac (Commercial Aircraft Corporation of China) allant jusqu’à nier tout début de coopération avec le consortium aéronautique russe.
C 919 et Superjet 100
Une manière peut-être d’éviter un couac avec Airbus qui a délocalisé une chaîne d’assemblage en Chine et prépare avec les ingénieurs de Tianjin le futur monocouloir chinois C 919 ?
L’avion sino-russe a en tous cas quitté les
Unes des journaux et le
China Daily préfére pour le moment, revenir sur les chaines d’assemblages de l’A320 à Tianjin.
Et à part l'avion ? En réalité, pas grand chose... La conférence annuelle de l’Organisation de Coopération de Shanghai était pourtant
un gros machin médiatique avec une exposition sur l’art des cerfs volants chinois, un buffet à volonté pour les 900 journalistes accrédités et 1000 m2 de salle de presse dans le Palais du Peuple ainsi que 6 grosses pendules donnant l’heure de Pékin, de Moscou, d’Astana, de Douchanbe, de Bichkek et de Tachkent.
Batman et Robin
On a eu le temps de les regarder ces pendules. Les maigres points de presse se sont comptés sur les doigts d'une main et du coup, on s'est aussi interessé à la relève de la garde. Mais au fait : Où en est la relation Moscou-Pékin ?
« Il y a quelques années la relation Russie-Chine c’était ‘Batman et Robin’ (les Russes jouant les héros et les Chinois les aides de camps discret), aujourd’hui cela aurait tendance à s’inverser » nous confie un diplomate européen.
Pour l’instant, l’accord sur le gaz n’a pas été signé et le gros avion a disparu du radar. Et si Pékin cherchait de nouveau à se faire discret ?
A suivre...
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