L'affaire des écoutes de Chongqing

L'information révèle le niveau de méfiance et les guerres internes en cours au sein du pouvoir en Chine. Le dirigeant déchu Bo Xilai aurait espionné plusieurs responsables chinois affirme aujourd’hui le >New York Times. Selon le quotidien américain qui cite une "douzaine de sources anonymes liées au Parti », le chef de l’état lui-même était sur écoute…

C’est un coup de fil du président Hu Jintao à un haut responsable de Chongqing en août dernier qui a donné l’alerte. Le détecteur de mouchards est alors formel : Le téléphone pourtant sécurisé du chef de l’état chinois est sur écoute !

De quoi renforcer la paranoïa du pouvoir central. Dès cet instant, Pékin ne va plus lâcher sa surveillance sur le patron de la mégalopole du sud-ouest, Bo Xilai, et surtout son bras droit, Wang Lijun, qualifié alors « d’incorruptible » par les médias chinois.
 
C’est en effet le célèbre chef de la police de Chongqing qui selon le New York Times aurait été chargé de réaliser ces écoutes des dirigeants chinois de passage à Chongqing.
 
C’est lui Wang Lijun qui, sentant le vent tourner, aurait également fait surveiller son propre patron ainsi que sa femme aujourd’hui accusée du meurtre du consultant britannique Neil Heywood et probablement agent des services secrets.
 
On connait la suite. Bo Xilai pour préserver sa carrière fulgurante au sein du Parti n’aurait pas hésité à sacrifier son lieutenant.
 
Wang Lijun s’est alors réfugié au consulat américain de chengdu, déballant tout ce qu’il savait sur le clan Bo Xilai, précipitant de cette manière la chute de l’une des étoiles montante du régime.
 
Ce grand déballage savamment orchestré depuis l’intérieur du Parti étant lui-même d'ailleurs révélateur de la guerre de succession au sein de l’appareil d’Etat. D’autres têtes pourraient bientôt tomber.
 
►Lire l'article du New-York Times