Marilyn Monroe à Mogao

Ce n'est pas l'érotisme des fresques de Pompei, mais le sujet sucite presque autant d'émotion et fait courir les claviers en Chine. Un moine à la robe relevée sur les genoux qui fait penser à Marylin Monroe dans 7 ans de réflexion, un autre accroupis dans l’herbe entrain de faire ses besoins, c’est sous un nouveau jour que les internautes chinois ont redécouvert les célèbres peintures des grottes de Mogao dans la province du Gansu.

 
 
 
 
 

 

 
 
 
 
  

 

Un moine timide, la robe relevée au-dessus des genous et qui tourne le dos à son supérieur... Ca vous fait penser à quoi ? Pour l’éditeur de magasine Chen Shiyu pas de doute, c'est la même pose que celle prise par Marilyn Monroe dans le film 7 ans de réflexion

Moine Monroe

Postée sur le site douban.com, l’image circule de manière virale sur le web chinois raconte le Global Times. L’image étant associée à ce commentaire : « de peur d’être réprimandé, le moine devient aussi timide que Monroe ».
 

 

 

 

 

 

 

 

Quel rapport entre un moine de la dynastie Tang et l'actrice américaine à la robe soufflée par une bouche d’égout du métro New-Yorkais ? Les médias se sont depuis emparés de l'affaire et tentent de trouver des explications... 

 

« C’est Marilyn Monroe oui ou non s'interroge ce commentateur d’une chaine d’info de l’Anhui ? » -vidéo Phoenix Tv ci-dessus-

 

100 ans de réflexion

En réalité, le dessin en question n’est pas une nouveauté. Il fait partie des nombreuses peintures retrouvées dans la grotte 468, la plus grande des 492 cavités du site de Mogao. Nous sommes ici dans la province du Gansu, tout près du désert de Gobi dans l’un des hauts lieux de l’art bouddhiques découvert par l’anglais Sir Aurel Stein en 1907 puis par le sinologue français Paul Peillot en 1908.
 
C’est donc avant tout le regard sur ces fresques qui a changé. « Les gens pensent que ces grottes étaient consacrées uniquement à la dévotion à Bouddha, mais si vous regardez certains détails il est aussi beaucoup question de plaisir dans ces peintures » affirme Chen Shiyu au Global Times.
 
Du coup, les internautes ont cliqué tout ce qu’ils pouvaient sur les détails justement. Dans son album photo, un Yangmei Wijian a ainsi rassemblé ce qu’il trouvait « marrant » sur l’affaire. 
 
Ci-dessous des vêtements abandonnés sur le sol
 
 
Un moine « travesti» selon certains internautes
 
 
 
Des moines dans leur plus simple appareil
 
 
"Moine aux toilettes" en bas à droite de l'image
 

Interprétation « grotte-esque »

Ce Mogao vulgaire qui s’oppose au Mogao divin n’a pas fait rire tout le monde. Certains spécialistes (cf. article du Global Times déjà cité) rappellent que nous sommes ici en présence de dessins retrouvés dans des cavités creusées entre le 4eme et les 14eme siècle avec une apogée sous les Tang entre le 7eme et le 10eme siècle. Il y a donc erreur d’interprétation.
 
 
 
Le moine en question est effectivement penché avec les mains sur les genoux, mais c’est l’expression du visage qui compte.
 
Quand Maryline souriait surprise par le vent soufflant sous sa robe, le moine du dessin est lui sur le point d’être sévèrement puni à coup de canne par son maître et forcement il sourit donc beaucoup moins.
 
Monroe ou Mogao, une chose est sûre on a peut-être jamais autant parlé de ces peintures