Les 25 degrés au thermomètre sont là pour nous les rappeler, cette année encore le printemps ne s’arrêtera pas à Pékin. De l’hiver nous sommes passés directement à l’été. Les plantes vertes sont de sortie sur les trottoirs, les vieux Pékinois vont promener leurs oiseaux dans les parcs, une drôle de musique flotte dans l’air. Allez hop, tout le monde dehors !
Chaude ambiance ce samedi à Pékin. Plus que les vestes qui tombent ou les jupes qui raccourcissent, ce sont ici les nez levés vers le ciel et les sourires béats tendus aux avenues qui annoncent le retour des beaux jours, comme si toute la capitale chinoise était d’un coup tombée amoureuse.
Photo Stéphane Lagarde
Voilà l’été, les nuages filent et le ciel s'éclaircît… Et oui forcement ça donne envie de chanter et de les partager ces beaux jours qui ne durent jamais très longtemps. Après finit le ciel bleu, après l’horizon sera de nouveau chauffé à blanc. Vite, on en profite ! Summer Time version à fond les ballons sur le 5ème périphérique. Musique !
Hang on the box / Summer Time -les choses sérieuses commencent à 1 mn 47-
Byga, textes et chansons
Parmi les joies musicales de ce début d’année, la découverte des chansons de Byga, dans un café d’hiver près du temple des lamas.
De la chanson française au cœur du vieux Pékin. On s'attendait à cette ambiance chaleureuse. On s'attendait à des têtes qui balancent sur de jolies mélodies mais on ne s'attendait certainement pas à cet humour doublé d'une tendresse trop souvent repoussée par les petits gars de la chanson.
Byga n’a pas oublié qu’il s’inscrit dans une tradition. On lui dit Bénabar, il vous répond Voulzy, Brassens ou la Mano Negra. C’est vrai qu’il fallait oser. On n’avait pas entendu ça depuis la Rock’n’roll attitude, un frenchie qui au détour d’un refrain de Rock Star (extrait vidéo ci-dessus), détourne l’anglais des rock-star justement pour mieux revenir à ses textes ciselés et jamais inutiles.
De la chanson s’en se laisser enfermer dans les clichés. Des textes à chanter plutôt que des chansons à texte qui frôlent parfois l’irrévérence lorsqu’il s’agit de raconter le parcours d’un artiste engagé mais terriblement consensuel.
Une manière peut-être de ne jamais devenir pesant. Le soleil est à tout le monde. L’inégalité des chances (« Bien naître ou ne pas bien naître »), la fragilité d’une planète déboussolée (« super tanker ») ou de l’existence (« blonde sur brune ») sans jamais en rajouter.
Et là encore cette voix qui balance entre l’expérience de celui qui a déjà roulé sa bosse dans de nombreuses salles parisiennes et la fragilité de l’adolescent qui dort avec sa guitare en rêvant aux étoiles. Et au fait pourquoi "Byga" ? Parce que "Gaby" en verlan. Un nom lié au prénom du chanteur-guitariste-compositeur et qui veut dire "enfant" en mooré. C'est l'une des langues parmi les plus répandues au Burkina-Faso, c'est aussi le pays d'enfance du chanteur.
Du coup, on en reprendrait bien un couplet pour la route. « C’est juste un fantasme, ce soir vous pouvez m’aider à y croire » lance le chanteur au public. Mais c’est pas vrai, il n’est donc pas au courant ! T’es déjà une rock star mon gars. « Gabiiiiii, I love you » crient les jeunes filles au premier rang, des françaises mais aussi des chinoises nombreuses ce soir là dans ce petit café du vieux Pékin.
La barrière de la langue a disparue, la musique est universelle. Vivement la tournée !
Prochain concert ce samedi 21 avril pour la réouverture du "bar 121", 121 Guloudajie à Pékin.
http://www.weibo.com/gulou121bar
Festival Intro
A ceux qui pensent que la scène chinoise est morte avant les Jeux Olympiques et que ce sont toujours les mêmes groupes qui re-tournent dans les festivals -ce qui est un peu vrai quand même-, nous répondons que Pékin bouge encore...
Cela dit, rien n'est acquis. Le festival Intro a ainsi été contraint de plier les tables de mixage à la dernière minute. La veille de l'évènement, coup de fil aux organisateurs : Coucou c'est le bureau de la sécurité publique. Les mains en l'air, personne ne touche aux platines ! 8 000 personnes ont déjà réservé leurs billets pour le plus grand festival des musiques électroniques en Chine. C'est comme ça, y'a pas à discuter. Le Bureau de la Sécurité Publique (PSB) n'aime pas les doux ravers, le festival est contraint de déménager 6 kilomètres plus loin. Allez donc voir ailleurs, si on y danse pas aussi ! Il est difficile de discuter avec le PSB constate une fois de plus Jaskson Lee : "Ils ont eu peur de perdre le contrôle" face au succès grandissant du festival poursuit ce responsable du label Acupuncture record.
Dommage, car Intro était l'une des meilleures vitrines de l'ouverture de la Chine sur le monde justemment. La zone 751 -ancien quartier industriel dans le prolongement de 798 où sont rassemblés des galeries au nord-est de Pékin- ne peut pas acueillir plus de 800 personnes nous affirme une reponsable du district jointe au téléphone. Un prétexte évidemment, puisque l'évènement a rassemblé 20 000 personnes sur deux jours l'an passé dans la zone 751 justement.
Le temps de la radio et ses formats sont parfois réducteurs pour raconter une région où tout change tout le temps.
Au travers de ce blog, je vous invite à partager mes rencontres, mes voyages et les 1000 petits riens qui font le quotidien, forcement subjectif, d’un passionné d'Asie.
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