Depuis ce mardi matin 8 heures, les internautes chinois peuvent à nouveau respirer. Les deux principaux sites de microbloging chinois ont en effet rouverts les vannes des commentaires, après trois jours de censure massive et sans discrimination sur l’objet des discussions en ligne. Une première dans l’histoire de weibo. Choqués de se retrouver ainsi bâillonnés, les millions d’utilisateurs du twitter à la chinoise ne sont pas prêt d'oublier l'épreuve.
Difficile de reprendre le blog après une journée bien remplie entre un reportage pour la fête Fête Qingming –« fête des morts »- demain mercredi 4 avril et un passage chez les copains de 7 milliards de voisins pour expliquer la folie des emballages en Chine.
C’est d'ailleurs plutôt d'un grand déballage dont il est question ici. Les trois jours qu’on vient de passer ont en effet donné lieu à une foule de questions de la part des internautes. Non seulement ces derniers ont très mal vécu la censure mise en place samedi matin sur les forums Sina et QQ, ils n’ont surtout pas compris qu’on s’attaque à un outil considéré par ces utilisateurs comme l’un des principaux moyen de s’informer dans un univers médiatique encore largement sous contrôle des autorités. Depuis sa création en 2009, "weibo a séduit 1 Chinois sur 7 veillards et enfants compris" aime à souligner Renaud de Spens (entretien ci-dessous)
Après avoir mis fin aux pseudos, le gouvernement a ainsi carrément coupé le robinet des réactions voir censuré certains weibos. La faute aux rumeurs qualifiées de « tumeurs malignes du net » par l’agence Xinhua. Les plateformes de microblogs se sont excusées auprès de leurs utilisateurs -voir à ce sujet l’avertissement diffusé pendant ces trois jours par Sina sur le site China Media Project-.
Loin de faire taire les rumeurs, la censure a au contraire donné libre cours à toutes les spéculations. « Quelque chose d’important est arrivé, mais quoi ? » se demaindait ainsi samedi un professeur d’université cité par le China Digital Times. Est-ce lié à la chute de Bo Xilai et la tentative rocambolesque de défection de son lieutenant Wang Lijun début février ? Est-ce le résultat du bras de fer entre les réseaux sociaux et les autorités ?
Puisqu’il est déjà très tard en Chine, je laisse répondre l’ami Renaud de Spens, sinologue et parmi les meilleurs connaisseurs de l’internet chinois
Le temps de la radio et ses formats sont parfois réducteurs pour raconter une région où tout change tout le temps.
Au travers de ce blog, je vous invite à partager mes rencontres, mes voyages et les 1000 petits riens qui font le quotidien, forcement subjectif, d’un passionné d'Asie.