Corée du Sud : Portraits de Séoul

Encore un livre sur la Corée ! Difficile d’y échapper en cette période de lune de miel diplomatico-culturelle et ces années croisées au programme aussi roboratif qu’un bibimpap des montagnes –plat à base de riz et de légumes-. Dans cette mousson d’ouvrages sur le pays des nuits agitées, nous avons pioché cette invitation au voyage aux éditions Hikari. Une plongée dans l’une des mégalopoles les plus fascinantes d’Asie : Séoul par celles et ceux qui y vivent !

 

Si Paris sera toujours Paris parait-il, Seoul –comme la plupart de ses habitantes -  a beaucoup changé ces dernières années. Il y a tout juste vingt ans, l’auteur de ces lignes débarquait dans une capitale grise où le grand parc de l’île de Yoido au cœur de la capitale sud-coréenne était encore une immense place de béton destinée à servir de piste d’atterrissage en cas de deuxième guerre de Corée. En deux décennies, non seulement les Sud-coréens sont passés du thé au café, mais tout un paysage urbain a changé. Le meilleur exemple étant celui de  Cheonggyecheon : la rivière qui traverse la capitale d’est en ouest a retrouvé le ciel, après destruction de la voie express qui recouvrait les six kilomètres de l’actuelle coulée verte.


Les clés de la ville


Cet intense re-lifting fait de Séoul une nouvelle destination touristique sur la carte asiatique. Une mégalopole de dix-sept millions d’habitants qui reste à apprivoiser, d’où l’intérêt de ce guide d’un genre nouveau. « L’idée c’était de faire un livre de voyage confie Anthony Dufour. On raconte l’histoire d’une dizaine de personnes, des Coréens et des étrangers, qui habitent Séoul et qui nous livrent leurs bonnes adresses, leur parcours, un peu comme si des amis nous donnaient les clés de leur quartier ».


Parmi ces dix portraits, celui d’un prêtre catholique, d’une française star de la télévision coréenne, un réalisateur militant du mariage gay, une dessinatrice de manhwas (les mangas coréens), une chanteuse rock, etc. « On a choisi volontairement des profils très indépendants explique Song Minju qui s’est chargée des entretiens. Séoul est une ville singulière à l’image de ses habitants, avec des tranches de vie qui sortent de l’ordinaire. » Des sujets rarement abordés dans les guides de voyage permettent aux lecteurs de comprendre ce qui fait le quotidien des habitants -vie de couple, enfants, relations de travail- et de sonder l’âme de la ville.       

 

SONG Minju et Anthony Dufour, co-auteurs de Portraits de Séoul de passage à RFI.

 


Folie coréenne


« Seoul c’est une ville de fou qui ne dort jamais poursuit Anthony Dufour, une ville où l’on vit des aventures incroyables avec les gens ! » Notre confère en sait quelque chose. Après près de dix années passées dans la capitale sud-coréenne, Anthony vient de rentrer en France. Impossible d’oublier son arrivée dans la mégalopole survoltée : « J’ai terminé ma première journée à 4 h du matin, j’étais dans un karaoké avec des réfugiés nord-coréens. Ce genre de rencontre peut arriver à tout moment et à tout le monde y compris aux voyageurs.»


A cette connaissance du terrain, à ces bonnes adresses partagées s’ajoutent des récits sans langue de bois. Celles et ceux qui  connaissent la Corée du Sud au travers de Gangnam Style seront peut-être étonnés d’apprendre à quel point la K-pop est formatée : « On est (très) loin du rock’n’roll lit-on p.37. Ici les artistes passent beaucoup de temps chez le coiffeur, et affichent des valeurs plutôt conservatrices malgré des tenues souvent très aguichantes. Succès aidant, la K-pop est devenue une véritable industrie. » 


Portraits de Séoul aux éditions Hikari.

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