1989

Chine : Mémoire volée du 35 mai

C'est un imposant motif floral, surmonté d'une banderole, sur un rond point du deuxième périphérique à Pékin. « Plus jamais ça ! » Le slogan en grands caractères jaunes sur fond rouge s'adresse aux automobilistes qui bouchonnent régulièrement non loin du Ministère des Affaires Etrangères. Depuis plusieurs semaines déjà, la capitale chinoise se prépare a commémorer le 25ème anniversaire du Printemps de Pékin. Comme pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, c'est le cinéaste Zhang Yimou, actuellement au festival de Cannes, qui dirigera la chorégraphie de masse prévue place Tiananmen le 4 juin au soir. Le ballet national de Chine et l'académie de danse de Pékin sont mobilisés, même chose pour les Universités et l'Armée Populaire de Libération. Cette dernière doit mettre à disposition hommes, uniformes et materiels pour la reconstitution de la répression du mouvement étudiant.

Image diffusée sur weibo.
 
 

Tiananmen : Les canards gonflables du 4 juin

C’est désormais la tradition du « 35 mai » en Chine. Lorsque la place Tiananmen est bouclée à double tour, les internautes redoublent d’imagination sur le net pour évoquer une date interdite - verrouillée dans la mémoire officielle chinoise. C’était il y a 24 ans, le 4 juin 1989, les chars entraient sur la place Tiananmen pour réprimer les manifestations étudiantes du Printemps de Pékin. Un jour où Renaud de Spens se lève tôt pour décrypter les vacillements de la mémoire collective